La cave familiale bâtie par mon grand père Roger au début du 20ème siècle, elle est construite en pierres calcaires et autres grès issues de la géologie environnante. C’est une cave typique languedocienne sur deux niveaux avec des cuves en béton au rez-de-chaussée, ce qui permet l’encuvage par gravité à l’étage. Mon grand-père était l’un des derniers à faire son vin lui-même dans sa cave alors que la coopérative était déjà présente depuis longtemps. C’était l’époque où le midi était la « buvette » de la France et produisait des vins légers issus de rendements élevés pour répondre à la demande nationale. Il n’y a donc jamais eu d’activité de mise en bouteille au domaine, c’était uniquement du négoce avec retiraisons en vrac.
J’avais donc à coeur de conserver cette vieille bâtisse qu’il serait bien difficile de construire aujourd’hui ! Ce qui m’intéressait également était le fait qu’elle soit sur deux niveaux, détail qui a vraiment son importance en vue d’élaborer des vins sans intrants œnologiques (mais nous y reviendrons plus tard). Le seul problème était les vieilles cuves béton dont je n’avais pas l’utilité car elles étaient beaucoup trop grandes et prenaient trop de place. Après moultes tergiversations j’ai donc décidé d’ouvrir ces 7 cuves en façade pour pouvoir y insérer des cuves en inox ainsi que des demi-muids pour l’élevage. Ce sont donc des cuves dans des cuves, sorte de mise en abîme œnologique mais qui n’est pas qu’artistique étant donné que sur les parois des vieilles cuves béton il y a encore toute la couche de tartre, à la fois vestige des vinifications passées et inoculum en levures et bactéries indigènes pour le bon déroulement des fermentations spontanées.
Autre bâtiment à l’architecture singulière, le vieux « sécadou » où l’on faisait à l’époque sécher les châtaignes pour faire les chataignons